Dernière ligne droite. J’ai fini d’écrire mon premier roman, Aya. Le prénom de mon héroïne donne le titre au livre. A défaut d’être originale, l’idée me plait et depuis la première ligne écrite, je n’ai pas trouvé mieux.
Est-il vraiment fini?
Oui ! Enfin, en réalité, je dois me décider à inscrire le point final. J’ai passé quatre mois à le préparer (idée, scénario rapide, plan, scènes détaillées, création des personnages…) puis encore près de six mois pour l’écrire. Je pensais que c’était presque fini, mais c’était sans compter les multiples relectures qui couronnent tout projet d’écriture.
Après avoir l’avoir laissé reposer plusieurs semaines afin de l’oublier, j’ai commencé par un premier passage en mode lecteur, sans prendre de note, juste pour me plonger dedans, sans a priori. Puis un deuxième, sur l’ordinateur pour traquer les grosses incohérences ou fautes, puis un troisième pour dénicher les petites. Toutes ces étapes prennent énormément de temps, demandent une concentration sans faille et sont épuisantes. Sans oublier les moments de doute ou de remise en question et les sacrifices – supprimer des paragraphes entiers par exemple – qui coûtent.
Ensuite, est venu le temps de beta-relecture. Confier sa création, forcément encore imparfaite, à des proches et à des inconnus provoque un petit stress dont on se passerait volontiers. Vont-ils l’aimer? Le détester. Ou pire, ne pas oser me le dire?
En tout, une dizaine de personnes m’ont fait un retour. La grand majorité plutôt enthousiaste mais pointant quelques faiblesses, des longueurs dans les descriptions, des erreurs de point de vue du narrateur, des choix malheureux de prénoms de personnages qui commencent tous par la même lettre (si, si c’est vrai: Jason, Jonas, Jodie…), bref, des erreurs de débutant et d’autres plus habituelles chez tous les auteurs.
Au final, j’ai le sentiment que personne ne m’a dit « c’est bien » juste pour me faire plaisir, même si, il faut le dire, les inconnus étaient plus précis et directs dans leurs commentaires. Certains m’ont même envoyé leurs notes de lectures, très détaillées : si elles passent ici, je les en remercie encore chaleureusement.
Les critiques se sont avérées justifiées et j’en ai tenu compte à plus de 90%. Pas toujours facile de mettre sa fierté de côté et d’admettre que la super idée qu’on a eu relève de la banalité la plus affligeante ou que le retournement de situation s’avérait prévisible dès la première page. Pourtant, je m’étais mis en condition dès le début de l’écriture: le premier jet parfait n’existe pas. Même si j’avais accordé du temps à la préparation, en parcourant des centaines d’articles et témoignages d’écrivains plus ou moins connus, mon empressement à débuter d’écriture a certainement eu raison de cette phase préparatoire. Donc je m’attendais à de nombreuses corrections, humblement.
Il faut savoir s’arrêter
Aujourd’hui, j’entame la dernière phase de relecture. Mot après mot, phrase après phrase. La structure ne changera certainement plus mais une foule de petits détails (comprendre erreurs), des tournures maladroites ou des spoils gros comme une maison, subsistent… et m’inquiètent. J’avance donc lentement mais sûrement.
Arrivé à l’épilogue, il me faudra prendre une décision difficile: mettre un terme aux relectures. Je garde en mémoire un cours sur la prise de parole en public. Très vite, le formateur avait articulé ce principe: « Quand on est prêt, on est prêt! » Et de nous expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une lapalissade mais que s’il est très important de se préparer, de retravailler un sujet, de réviser, arrive nécessairement un moment où l’on est prêt. Un moment à partir duquel il est impossible d’être encore plus prêt. S’entêter conduit au augmenter le stress, à finalement perdre confiance en soi, voire à renoncer.
Je dois donc admettre que, en l’état, je ne peux guère faire mieux. Si Aya a la chance de rencontrer l’intérêt d’un éditeur, nul doute que je devrais à nouveau m’atteler à de profondes corrections. C’est le rôle de l’éditeur et je l’accepte. Je ne peux m’empêcher de penser qu’un livre possède une sorte d’existence, protéiforme, que la réécriture et les corrections s’apparentent au montage dans le cinéma. Un regard extérieur n’implique pas que l’auteur soit dépossédé de sa création.
Ces derniers jours, j’ai terminé la dernière relecture des trois premiers chapitres, et j’avais envie de les partager avec vous, les visiteurs de mon blog, amis ou anonymes! J’ai également inclus l’avant-propos et le prologue.
Pourquoi les trois premiers chapitres? Tout simplement parce qu’on y a fait la connaissance des trois protagonistes/groupes de protagonistes. C’est après avoir fini d’écrire le troisième chapitre, justement, que j’ai réalisé que j’arriverai au bout du livre. Mes personnages étaient nés. Ils ne pouvaient faire autrement que de poursuivre le cours de leurs existences.
En espérant vous donner envie de dévorer la suite….bonne lecture!