En préambule de cet article, je rappellerai simplement qu’en 2014, tout possesseur de reflex numérique devrait sérieusement envisager de travailler au format RAW. Je vous renvoie à la lecture de mon article qui traitait des avantages/inconvénients du format RAW. Force est de constater que les défauts sont insignifiant par rapport aux avantages que procure le « négatif numérique ». En plus, la plupart des boitiers modernes propose d’enregistrer les photos au format RAW+JPG. Les cartes mémoires ne coûtant plus rien de nos jours, choisissez cette méthode. Un fichier JPG pour pouvoir l’utiliser tout de suite et un fichier RAW si un développement numérique d’impose.
Pour travailler sur un fichier RAW, il faut utiliser un dématriceur (ou derawtiseur… ou tout autre nom équivalent !). Actuellement 3 ténors se partagent le marché :
- DxoLabs avec DxO Optics Pro (version 10.2 à ce jour)
- Adobe avec Lightroom (Version 5.7 à ce jour) (ou Camera RAW dans Photoshop)
- PhaseOne avec Capture One (Version 8 à ce jour)
1. L’interface
Depuis les débuts de DxO de gros progrès ont été accompli dans ce domaine. Dans cette version, l’interface est structurée en 2 onglets : Organiser et personnaliser.
L’onglet Organiser :
Ce n’est ni plus ni moins qu’un explorateur de fichiers. Ici, point de fonction d’importation ou de catalogage : il faudra laisser cette tâche à un objectif tiers. J’y reviendrai dans la conclusion mais c’est clairement le point faible de Dxo Optics Pro 10.
On choisit un dossier (avec éventuellement les sous-dossiers) et le contenu apparait dans la « pellicule » en bas de l’écran. C’est aussi à ce moment-là que des modules « couples objectifs/boitiers » sont téléchargés si nécessaire.
Onglet « Personnaliser » :
On entre là dans le cœur du logiciel. Il y a 3 zones distinctes :
- Le volet de gauche : affiche une miniature de la photo, les exifs et les éventuels réglages prédéfinis
- La pellicule en bas : comme sur Lightroom, ce sont des miniatures des images présentes dans le dossier préalablement sélectionné.
- Le volet de droite : comprend tous les réglages disponibles (y compris les modules ViewPoint et FilmPack si vous les avez).
Les 2 premières zones sont très classiques et ne nécessitent pas de commentaires de ma part.
La zone de droite est la plus utile : je ne vais pas dresser la liste de toutes les fonctions. Tout est là ! On peut noter que ce volet est personnalisable. Par défaut, vous avez les fonctions principales dans des petits onglets (Tonalité sélective, Clearview…) mais vous pouvez ajouter ou ôter des fonctions pour les faire correspondre à vos besoins. Pour les réglages, c’est classique aussi : des curseurs à déplacer, des cases à cocher, le double clic sur le curseur pour revenir à 0… Les utilisateurs de Lightroom ne seront pas dépaysés.
A noter : DxO a fait le choix d’appliquer d’office des traitements à l’image, appelée Optimisation : correction optique, gestion du bruit, DxO SmartLighting. Je ne suis pas fan des fonctions automatiques mais il faut bien reconnaitre que le choix de DxO est pertinent : on obtient tout de suite une image exploitable. Dans 90% des cas, ce sont des optimisations que l’on appliquerait de toute façon.
En ce qui concerne l’ergonomie proprement dite, DxO a fait de gros progrès par rapport aux premières versions. C’est extrêmement facile à utiliser. Un petit « ? » donne des infos sur la fonction utilisée : malin, notamment pour ceux qui débutent avec le logiciel.
2. La gestion du bruit numérique : Prime
Parmi toutes fonctions de DOP, c’est certainement la plus spectaculaire. Pour mémoire la réduction du bruit numérique a toujours été une préoccupation de DxoLabs et il y a 1 ans la version 9 du logiciel inaugurait la technologie Prime, une sorte de super-débruiteur, disponible en parallèle du débruitage classique. C’était déjà très efficace mais le processus était très lent (plusieurs minutes sur de grosses images très bruitées), avec une visualisation en temps réel limitée à une petite zone. Aujourd’hui, la vitesse de traitement a été nettement améliorée et l’outil est enfin abouti et utilisable en production, sur tout un lot d’images. Pour ma part, j’utilise Prime sur toutes mes images au-delà de 800 iso pour le Canon EOS 6D et au-delà de 400 iso pour mon Sony RX100III. Le plus simple pour comprendre l’efficacité de Prime c’est de voir le résultat en image.
Vous allez me demander si on peut faire aussi bien avec Lightroom. Soyons honnête : DxO ne met pas une claque à Lr mais le traitement est sensiblement plus propre dans les teintes sombres, notamment dans les bleus et on garde un niveau de détail légèrement supérieur.
Pour aller un peu plus loin, je vous conseille la lecture de cet article.
3. La prise en charge de boitier/objectifs : les corrections logicielles
C’est clairement le point fort de ce logiciel. Rien d’étonnant à ça, DxO Labs est LE spécialiste dans le domaine. Tous les appareils et objectifs qui sortent sur le marché sont analysés et leurs moindres défauts optiques sont mis en évidence. Les ingénieurs de DxO travaillent ensuite sur des corrections logicielles qui permettent d’atténuer les défauts tels que le vignettage, la distorsion, les aberrations chromatiques…
Dans ce domaine, DxO est bien extrêmement efficace. Par exemple avec mon Canon EF 17-40mm f/4L USM, qui présente un fort vignetage.
Et cerise sur le gâteau, tout se fait automatiquement : dès que le logiciel détecte un couple boitier/objectif nouveau dans vos images, il vous propose de télécharger les paramètres de correction. Bravo DxO !
4. Utiliser DxO Optics Pro 10 ET Lightroom : un début de communication.
Nous verrons dans la conclusion qu’il manque encore quelques fonctions à DxO pour remplacer complètement un Lightroom. Depuis la version 9.5, il est possible d’exporter une image depuis Lightroom vers DxO puis de a réimporter après. Comment ça marche ? On importe les photos dans Lr (et son excellent module de catalogage), on les exporte dans DxO (notamment pour les fameuses corrections logicielles) puis on peut à nouveau les renvoyer dans Lr pour les retouches locales par exemple.
Mon avis : l’idée est bonne mais ça reste fastidieux. Je ne suis pas du tout amateur du flux de travail découpé entre plusieurs logiciels : le travail est plus long, on multiplie les risques d’erreur… mais ça dépanne.
Pour voir le système de communication, je vous renvoie au tuto de Gilles Théophile.
5. Clearview : l’amélioration automatique des photos « voilées »
Les photographes paysagiste connaissent bien le problème : par beau temps notamment, on observe une sorte de voile « laiteux » sur les photos. Ce phénomène météorologique est fort ennuyeux, les couleurs paraissent ternes et le piqué en prend un coup.
DxO propose l’outil Clearview qui se charge de supprimer automatiquement le voile. Eh bien de toutes les nouveautés de la version 10, c’est clairement la plus efficace. Le voile s’estompe réellement et malgré l’automatisme de la fonction, les parties non voilées de l’image sont préservées. Excellent travail !
Conclusion : Que manque-t-il à DxO ?
La version 10 de DxO est vraiment enthousiasmante ! On ne revient pas sur le dématriçage et la correction optique qui sont exemplaires. La gestion du bruit et l’accentuation sont également superbement bien gérée. En développement pur, DxO s’en sort haut la main !
Il reste encore du chemin à faire cependant ! Comme je le disais plus haut, je ne suis pas amateur du flux de travail partagé entre plusieurs softs. Il manque encore quelques fonctions vitales à DxO pour devenir incontournable :
- Une fonction de catalogage : Sans forcément créer une usine à gaz, une simple fonction d’import avec gestion de métadonnées et la création de catalogue/collection est incontournable de nos jours. A bon entendeur 😉
- Une vitesse de traitement plus rapide! Les progrès accomplis d’une version à l’autre sont important, mais Lightroom reste plus rapide!
- La prise en charge du capteur x-trans : les possesseurs de Fuji sont généralement enchantés des JPG qu’ils obtiennent avec leurs boitiers mais cela ne dispense pas d’une retouche depuis les fichiers RAW. Pour l’instant, ils ne sont pas pris en charge par DxO. C’est fort dommage, mais je comprends que la technologie particulière des capteurs Xtrans suppose de couteux développement pour DxO.
- Des outils de retouche localisée : une fois qu’on a goûté au filtre radial, dégradé ou au pinceau de Lightroom, difficile de s’en passer. Capture One 8 propose également ce type de retouche… et cela manque clairement dans DxO… Certes on peut exporter dans Lightroom mais, je le redis, autant tout faire dans le même logiciel
- Une politique tarifaire simple : un logiciel, un prix : aujourd’hui DxO fournit une version Essential et une version Elite. Vous trouverez ici les différences.
Autant je comprends que les modules Filmpack ou ViewPoint soit vendus à part, autant brider des fonctions d’un logiciel me parait aberrant. DxO est un logiciel pour photographes experts/pros : ils ont besoin de toutes les fonctions notamment Prime ou Clearview qui sont des technologies indispensables. Mieux vaudrait, selon moi proposer une seule version quitte à la vendre à un tarif entre les deux versions actuelles.
Ceci étant, et malgré ces petites critiques, je ne doute pas un seul instant que DxO Optics Pro évolue encore ces prochaines années et implémente les fonctions qui lui manque. Convaincu que c’est un excellent logiciel, je vous ferai part des prochaines évolutions !
Le plus simple pour se faire une idée du logiciel est de télécharge la version d’essai sur le site de DxO. (Fonctionnel pendant 30 jours)
Pour finir, je vous invite, si vous utilisez DxO, à faire part de vos commentaires le concernant, et à « noter » ce logiciel, comme je l’ai fait moi-même !
Pour avoir essaye un totu petit peu la version 8 qui etait offerte gratuitement jusqu’a demain) ce logiciel m’a assez plut. Surtotu pour les debutant je le trouve simple a utiliser… mais c’est vrai que le catalogage manque…
J’utilise DXo Pro10 depuis quelques semaines après avoir pris la décision de ne réaliser que des fichiers Raw.Et tout est devenu plus simple,facile et efficace.
A noter que DXo pro 10 ne fonctionne qu’en version 64 bits de Windows 7.
Juste! Tout comme Lightroom dans sa version 6 je crois
J’utilise depuis déjà quelques années dxo (à partir de la version 4). D’une version à l’autre (la dernière en date 10.2) je note une constante progression sur tous les plans. Bravo à ses concepteurs. Je ne saurais plus m’en passer tellement je trouve ce logiciel performant et convivial. Seul petit regret, le volet impression qui me semble très en retrait de la concurrence. Je dois donc me replier sur LR5 pour les travaux d’impression.
J’ai la version 8.5 gratuite (8.5 je crois) que tu avais fourni à une période dans un de tes quoi de neuf, gros manque pour moi : l’absence de retouche local. Pour avoir utiliser LR en version d’essai, ces retouches locales sont simples et efficaces…. Si je devais prendre une version payante je pense à l’heure actuelle à me tourner vers LR.
J’utilise DxO Optics Pro depuis de nombreux mois (actuellement la version 10.2.0). Tous mes clichés étant pris en RAW, tous ceux que je garde passe inévitablement par ce logiciel dont je ne pourrais me passer (et j’ai testé les deux autres cités dans l’article, mais sans y retrouver la puissance et l’aisance de DxO).
Pour ma part, la vitesse n’est pas un problème puisqu’il est installé sur une machine puissante. J’ai toutefois pu constater une forte accélération dans le traitement du bruit via PRIME et dans le transfert des fichiers terminés depuis la dernière version.
Seul reproche : l’absence de retouche locale. Mais dans les rares cas où j’en ai réellement besoin, je travaille l’image au format TIFF ou JPEG avec un autre logiciel.
Personnellement, les produits DxO sont une véritable réussite (voir aussi l’efficacité de FilmPacks et Viewpoint intégrés dans Optics Pro…)