La Boite à photos reprend du service. Pour cette dernière édition de l’année, mes petits camarades et moi-même avons choisi le thème de la photographie en basse lumière. Un thème de saison puisqu’en cette fin d’année les journées sont courtes et souvent peu ensoleillées. Pour autant, doit-on arrêter de prendre des photos?
Evidemment, non! Simplement, la prise de vue de complique un peu car la lumière étant l’ingrédient n°1 de la photographie, si elle vient à manquer, il faut savoir s’adapter.
La majorité de mes collègues photoblogueurs vous proposent des articles pour expérimenter la photographie dans un environnement peu lumineux, que ce soit en lumière naturelle (fin de journée en intérieur par exemple) ou artificielle (concert, traînées lumineuses en ville). En les lisant, vous verrez que l’on peut tirer un grand bénéfice à photographier dans ce contexte et que c’est même une excellente occasion de faire preuve de créativité, comme le démontrent Anne-Laure ou Laurence par exemple.
C’est d’ailleurs en lisant la participation de cette dernière que j’ai eu l’idée de cet article. Elle explique qu’il faut éviter d’utiliser le flash… « à moins d’ avoir un flash externe (et de savoir s’en servir) ». Mais quel dommage! 😉
Utiliser un flash, mais pourquoi?
Avec les appareils contemporains, on peut très facilement utiliser des sensibilités élevées, de l’ordre de 1600 à 3200 iso sur les reflex. En équipant son boitier avec des optiques stabilisées, on peut vraiment photographier dans la pénombre, pour peu que les sujets ne soient pas trop mobiles.
Alors on pourra se contenter de cette possibilité, voir rechercher l’obscurité à des fins créatives. Mais parfois, pour certain sujets, on aura plutôt envie de rajouter un peu de lumière, soit pour gagner en qualité d’image (moins de bruit numérique en diminuant la sensibilité ou moins de flou de bouger en augmentant la vitesse) soit pour obtenir un rendu plus naturel.
C’est notamment le cas pour les portraits qui sont rarement réussis en faible lumière, sauf à rechercher un effet « brut », pour rendre compte d’une ambiance, ou pour des situations particulières du type « soufflage de bougies d’anniversaire ». Pour peu que les lumières présentes n’aient pas la même température de couleur et c’est la cata!
Dans ce cas, un flash sera fort utile. Oubliez le flash intégré, c’est vraiment du dépannage et mieux vaut prendre la photo en lumière naturelle.
Pour illustrer mon propos, voici une photo prise en lumière naturelle, dans un coin de mon salon. La pièce est éclairée par une suspension et une lampe posée sur un meuble, les 2 équipées d’ampoules « basse consommation ». Je précise que la photo (comme les 2 suivantes) est un jpg brut de boitier.
400 iso ¦ f/2.8 ¦ 0,8″
Même si la photo n’est pas ratée, elle n’est pas non plus extraordinaire, la teinte un peu jaunâtre (balance des blancs auto, mais aucun réglage prédéfini ne convenait). L’image est très plate, la lumière étant trop diffuse autour de moi pour pouvoir dessiner des ombres intéressantes. En plus, même ouvert à f/2.8, l’appareil a défini un temps de pose à 0,8″, autant dire une éternité en photographie. J’avais largement le temps de bouger! Pour exposer plus vite, j’aurai du monter à 1600 ou 3200 iso et encore, il vaut mieux rester bien immobile 😉
Comment bien utiliser le flash?
Pour cet article, on ne va parler que du flash cobra que l’on place sur le sabot. Mais on peut déjà améliorer sensiblement la prise de vue. Mais il ne suffit pas d’installer le flash et de déclencher! Sinon, le résultat est souvent décevant comme vous pouvez le constater sur cette photo:
400 iso ¦ f/2.8 ¦ 1/180″
Dans ce cas de figure, j’ai laissé faire l’appareil, en priorité ouverture. Il a réglé tout seul (via le mode TTL) la puissance du flash, nécessaire pour exposer correctement la scène. En outre, on voit que la part de lumière ambiante est minime, le flash assurant seul l’éclairage du sujet (moi!) et de l’environnement direct. Donc, finis les problèmes de température de couleur, le boitier adaptant lui-même la balance des blancs à l’utilisation du flash.
Mais le gros problème de cette image, c’est qu’on retrouve, en moins pire, le côté « yaourt » des photos prises avec le flash interne des appareil. Visage tout plat, avec des reflets dans les lunettes et avec une « belle » grosse ombre portée. Heureusement, l’exposition est juste mais il arrive parfois que le sujet soit surexposé.
Alors, il faut procéder autrement. Le principal problème du flash en direct c’est la dureté de la lumière qui éclaire le sujet. Pour simplifier, plus la surface de la source de lumière est petite (par rapport à la taille du sujet), plus les ombres seront dures et contrastée par rapport aux zones claires. En gros, on passe du très clair au très sombre quasiment d’un coup. Et toute la lumière arrivant dans la même direction cela aplatit considérablement l’image. En s’approchant du sujet, on pourrait augmenter la surface apparente de la source de lumière mais celle-ci reste ridiculement petite… et pas suffisante pour donner un beau rendu.
On va donc augmenter cette surface apparente. Par exemple, en utilisant des accessoires comme celui que j’avais présenté ici, mais c’est souvent insuffisant, ou alors, seulement pour déboucher des ombres en lumière naturelle. On peut aussi trouver des softbox qui se fixe sur le flash et donne une surface d’environ 20×20. C’est mieux mais la lumière reste orientée dans l’axe de l’appareil et l’apparence « plate » de la photo est parfois gênante.
Le plus grand réflecteur qui existe, vous l’avez sous la main! Je l’avais présenté dans mon dernier article sur les photos d’identité: le plafond! Souvent blanc dans nos maisons contemporaines, il vous permet, par rebond de la lumière du flash de disposer d’un immense réflecteur.
Il suffit d’orienter la tête du flash vers le plafond (je vous conseille de ne pas le mettre à la verticale parfaite mais de l’incliner de 20° en avant) et d’augmenter un peu sa puissance (manuellement ou via la correction d’exposition-flash de votre boitier).
400 iso ¦ f/2.8 ¦ 1/180″ ¦Correction expo flash+2 2/3
Et cela donne ça! Ce n’est pas du grand art, mais vous pouvez voir des différences, notamment avec l’image précédente. Et la différence principale, c’est qu’il y a des ombres sur mon visage. Ce sont justement ces ombres qui permettent d’obtenir un portrait qui ne soit pas trop lisse, trop blanc ou trop terne. En plus, un petit éclat lumineux dans l’iris vient donner un peu de peps au regard de votre modèle 😉
Evidemment, on pourrait aller beaucoup plus loin en affinant les réglages, en orientant différemment le flash vers le plafond, un mur ou les 2 en même temps, en post-traitant l’image avec soin. Mais l’essentiel est là.
Conclusion:
J’espère vous avoir convaincu de ne plus avoir peur d’utiliser un flash! C’est beaucoup plus simple que ça en a l’air. Il suffit bien souvent d’imaginer que l’on crée un soleil, une lampe… Et ensuite, l’adapter à la scène que vous voulez photographier. Ça marche pour les portraits, les natures-mortes, etc…
C’est un petit investissement à faire mais il est vite amorti si vous vous risquez à l’utiliser. Pour ceux que ça intéresse, vous trouverez un comparatif entre 3 flashs cobra ici et un test là.
Alors n’hésitez pas à prendre des photos par basse lumière, sans flash bien sûr mais aussi pourquoi pas avec un flash!
Et vous chers internautes, êtes vous un peu réticent à utiliser un flash? Et si oui, pourquoi?
Pour cette édition de la Boîte à photos, c’est Antoine de 1point2vue qui joue le rôle de site hôte. Vous pourrez retrouver sur son blog, une synthèse de cette édition et un lien vers les articles de mes camarades.
A noter aussi que depuis quelques semaines, une application « La boite à photos » pour iOS et Androïd est disponible ici. Un grand merci à Goodbarber pour avoir eu la gentillesse de créer une application pour nous.
Note:Le logo de la Boite à photos a été réalisé par Laurent Vaissade
très bon article, l’exemple est vraiment frappant.
J’avoue que je n’ai pas du tout le reflex « flash » (mon cobra, certes non TTL, reste la plupart du temps sagement au fond de mon placard) mais faudrait que je me force a le sortir surtout pour les photo en intérieur le soir, ça améliorerai grandement les choses…(même si je ne trouve pas que le flash intégré soit si dégueulasse que tout le monde le dit…)
En fait, le flash intégré peu dépanner mais dans mon cas: je n’en ai pas! Et il faut faire attention avec certaines « grosses »optiques, genre 24/70 f/2.8, le flash interne n’est pas assez haut et l’objectif est dans la champ du flash. Résultat: de belles ombres bien moches!
Effectivement, pas de complexe à avoir avec le flash, bien utilisé, il peut nous donner de très bons résultats 🙂
C’est ça! Pas de complexe à avoir. Il faut essayer et avec un peu de patience, on arrive vite à de bons résultats.
Bonjour Marc !
Je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas se servir du flash !!! J’ai dit qu’il faut l’éviter si on ne sait pas s’en servir (ce qui est d’ailleurs mon cas …) et j’étais à peu près sûre qu’il y aurait bien quelqu’un parmi nous qui traiterait justement de la photographie avec flash. Et je dois bien avouer que j’avais quelque part une intuition que tu le ferais (tu es quand même un expert dans le domaine !)
Donc un grand merci Marc pour ton article très didactique et aux exemple bien révélateurs. En plus le modèle est particulièrement bien choisi, wouahou, bel homme 😉
Oui, Laurence, je t’ai fait dire ce que tu n’as pas dit… C’était une petite blague et pour lancer mon sujet!
Et pour le choix du « modèle », c’est gentil de ta part, mais bon 😉
Merci Marc pour cette mise en avant de l’utilité d’un flash.
Maintenant, il va falloir que la cheminée soit d’accord de nous apporter un Yongnuo YN568EX II alors! 😉
Merci pour cet article.
Perso j’utilise souvent le flash en intérieur. En mode M J’expose le fond a -1,5 IL puis je sorts le flash en mode TTL. Si je l’oriente au plafond (plafond pas trop haut et blanc) je ne met pas de corection d’exposition du flash.
SI j’utilise mon diffuseur lumiquest ultrasoft (plafond trop haut ou plafond pas blanc) je sous expose la puissance du flash de 1IL
Généralement cette méthode me donne de bon résultats
Merci pour ces astuces ouiouiphoto. Effectivement, on peut tout à fait mélanger lumière naturelle et flash. C’est juste parfois un peu limite question vitesse si on expose pour le fond avec une faible luminosité ambiante.
Bonjour,
Vous avez du bon matériel et le flash est déporté.
Pour celui qui a un « petit » appareil avec flash intégré, y aurait il une astuce supplémentaire ?
Parce que moi je n’arrive jamais à de tels résultats.
Merci
Bonjour,
Il faut diffuser la lumiere du flash.
Sur un flash intégré, il peut y avoir 2 astuces:
– utiliser un fin mouchoir blanc devant le flash pour atténuer l’effet frappant de l’eclair
– utliser une carte de visite pour diriger la lumiere ailleurs
(n’hésitez pas à tester ces astuce avec differents niveaux de puissance du flash)
Bonne journée 🙂
Très concret et pedago ton article,mais je n’ai toujours pas de flash cobra . je viens de passer commande d’un pied Vanguard en promotion et le 55/300 de Pentax, alors le flash attendra encore.
http://madininaphot.blogspot.com/2013/06/belles-de-nuit.html
Dans le lien ci-dessus j’avais bricolé un déflecteur pour mon flash intégré avec une feuille de papier blanc pour photographjer des fleurs de nuit.