Vous ne vous êtes jamais posé la question suivante? Si je devais aller vivre sur une ile déserte et n’emporter qu’un seul CD, lequel je choisirai? Personnellement, je prendrai sûrement un peu plus qu’un CD… un par style de musique que je préfère sûrement… A côté de Keith Jarret et son Köln Concert, de Bach avec ses Suites pour violoncelle ou de Couldn’t Stand the Weather de Stevie Ray Vaughan entre autres, figurerait sûrement l’album Live (1992) d’AC/DC.
En effet, je suis un grand fan du groupe Australien (composé en majorité de ressortissants de Grande Bretagne d’ailleurs) depuis longtemps et c’est avec un grand plaisir que j’ai lu le livre AC/DC par Phil Sutcliffe paru aux Éditions du Chêne le 5 octobre 2011.
AC/DC est souvent classé dans la catégorie Hard-Rock, un peu abusivement à mon sens. On dit même que ce groupe, formé en 1973 est l’un des groupes fondateurs du heavy métal. Pourtant si l’on jouait la plupart des morceaux d’AC/DC au ralenti sur une guitare acoustique ou un Dobro, on obtiendrait un bon vieux blues du Mississipi. Robert Johnson lui-même aurait probablement joué avec plaisir un bon vieux The Jack ou un Ballbreaker. Les membres d’AC/DC parlent eux de Rock’n’Roll. Mais peu importe en fait, AC/DC a réussi à se créer un style unique qui a su traverser presque 40 années sans fléchir ou presque. Et malgré les errements du début, le décès du chanteur historique Bon Scott, les périodes moins fastes musicalement parlant, AC/DC reste l’un des plus grand groupe de rock du monde: les albums se vendent comme de petits pains et les concerts, forcément gigantesques, sont « sold out » en quelques minutes après la mise en vente des billets.
Le livre de Phil Sutcliff retrace les 38 ans de carrière du groupe des débuts de la famille Young en Ecosse au dernier CD de la BO de Iron Man. Il a collecté photos, témoignages, ticket de concert pour nous proposer un panorama complet du groupe. Le ton est très anglo-saxon, un peu comme un documentaire de la BBC mais reste très plaisant à lire. On apprend notamment comment d’où viendrait le nom AC/DC, comment a été recruté Brian Johson, le remplaçant de Bon Scott, la spectaculaire vente de l’album Back in Black (2ème album de musique le plus vendu au monde derrière Thriller de Michael Jackson: plus de 50’000’000!) et bien d’autres choses encore!
On apprécie également les petites phrases des confrères musiciens qui illustrent bien l’impact qu’à pu avoir AC/DC sur bon nombre d’autres grandes légendes du rock…
La mise en page est agréable mise à part le fond jaune des rubriques « albums » qui gâche un peu la lecture….
De mon point de vue de photographe, l’ouvrage est également une réussite. L’évolution du groupe et l’évolution de la photographie sont intéressante à suivre de concert. Des petits jeunes musiciens qui jouaient dans les bars aux vieux routiers du rock qui remplissent des stades de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, le parcours est énorme. Pour la photo, c’est un peu pareil. Des appareils argentiques gavé à la pellicule, « poussée » pour compenser le manque de lumière des scènes de l’époque aux appareils reflex numériques aux confortables « hauts iso », le progrès technique est considérable. Dans ce livre, les presque 40 ans de carrière d’AC/DC sont aussi un moyen de montrer 4 décennie d’évolution de la photo, en particulier de la photo de concert.
Quelques photos sont particulièrement réussies et montrent à la perfection l’énergie débordante de tous les membres du groupe, Angus Young et Brian Johnson en tête. En les regardant, on se dit qu’on aurait aimé être là au pied de la scène un appareil photo entre les mains, les oreilles grandes ouvertes et le pied qui marque la mesure. S’il m’est donné un jour de photographier ce groupe mythique, nul doute que dès les 1ères notes d’un Thunderstruck qui monte en puissance, mon index ferait du « tapping » sur le déclencheur au même rythme que celui du célèbre riff d’Angus Young!
Un livre à lire donc, pour tout les fans du groupe, avec de préférence, un bon vieux Highway to Hell dans les oreilles!