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Genèse d’un roman

Petit retour en arrière. Nous sommes en été 2013. Je regarde mes enfants (3 et 5 ans)  lire tranquillement un livre dans le jardin et j’ai un flash. Et si je leur en  écrivais un  ? Rien que pour elles. J’écris beaucoup, essentiellement dans ce blog (plusieurs centaines d’articles autour de la photographie) ou dans le cadre de mon travail, mais je me contente généralement d’un texte descriptif ou explicatif. Là, on change de registre. Il faut INVENTER ! Et ça, c’est le plus intimidant. L’angoisse de la page blanche, vous connaissez ? On parle bien de ça.

Je garde l’idée dans un coin de ma tête. Jusqu’au moment, quelques jours plus tard, où mon regard se pose sur leur coffre à peluche. La page blanche commencer à se noircir…

En toute discrétion, je me lance alors dans un roman-photo, pourrait-on dire, avec comme personnages, 2 souris Ikea, deux rats marionnettes et un chat de provenance inconnue.  Pour l’histoire, je pars sur l’idée de deux petites souris curieuses et pas toujours très prudentes.

Quelques temps plus tard paraît (dans une distribution tout à fait confidentielle), Les souris qui n’aimaient pas les fraises. Le plaisir d’offrir ce livre à mes  enfants me restera en mémoire pour l’éternité.

Octobre 2019, je me souviens de ce livre et l’envie me reprend. Et si je leur écrivais un roman ? Elles sont devenues des lectrices insatiables (plusieurs milliers de pages/an), la tâche s’annonce tout de même bien plus conséquente. Mais bon, je m’auto-lance ce défi, sans en parler à personne. Je pourrais écrire le soir tard, pendant mes pauses de midi, quand je suis tout seul à la maison. La peur d’échouer… et de les décevoir m’oblige à garder le secret. Plus tard peut-être. Je me laisse un délai de 2 ans – 3 ans si vraiment c’est nécessaire – pour le rédiger, l’imprimer et leur offrir. C’est jouable et, au pire, si je peine à arriver au bout, je m’accorderai un délai supplémentaire. Pour parer le risque d’écrire un livre pour enfant et de l’offrir à des ados, je songe à créer des personnages plus âgées qu’elles. Une décision  que j’espère sage, il ne manquerait plus que mon premier roman, écrit pour elles, essuie une critique du genre « c’est pour les petits, ton livre ». Ou qu’elles lisent en 30 minutes un bouquin que j’aurai mis trois ans à écrire. Je redoute un léger sentiment de frustration chez elles et chez moi.

Me voici donc devant mon clavier. Mais par où commencer ? Ceux qui me connaissent savent que j’aime étudier les choses à fond avant de me lancer dans quelque projet que ce soit. Je ne déroge pas à la règle et je passe des dizaines d’heures sur le web, à lire des conseils d’écrivains, regarder des vidéos d’auteurs plus ou moins célèbres, dénicher des outils de travail, arpenter les forums et groupes Facebook…  D’autres que moi sont passés par les mêmes questionnements, autant que je profite de leur expérience. D’ailleurs, je partagerai prochainement mes sources sur ce blog !

Une fois mon « instruction » suffisante,  je dois me lance pour de bon. Je ne peux pas répousser éternellement l’écriture à proprement parlé.  J’ai l’habitude de travailler à partir d’un plan. Ça tombe bien, Scribook, mon premier outil de rédaction en ligne propose une structure préinstallée : le voyage du héros. Je reviendrai sur ce concept dans un article dédié, vous verrez,  c’est un excellent point de départ pour tout romancier en herbe.

En parallèle de cette « mise à niveau », j’ai réfléchi à une intrigue et à des personnages. C’est décidé, une héroïne portera ce livre, elle sera courageuse et prête à tout risquer pour atteindre son but. Autant profiter de ce roman pour déconstruire, en partie du moins, l’imaginaire de la belle princesse qui attend que son prince vienne la sauver, qui sous-tend encore trop la littérature (et les dessins animés) pour enfants… Vous connaissez Tchoupi et Petit Ours Brun? C’est mignon, mais on baigne dans le schéma maman fait la vaisselle et papa répare la voiture? Et les vieux Disney que l’on regarde en boucle, avec la Belle au Bois dormant qui a fait une bêtise et qui attend son prince?

Et l’univers du livre? Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux changements climatiques et aux enjeux pour les générations futures. J’observe aussi avec attention les évolutions de nos sociétés. Que devient-on? Où va-t-on? Quel est le sens de tout cela? Savez-vous par exemple, qu’Elon Musk, le fantasque PDG de Tesla et SpaceX (entre autres) s’est déclaré prêt à dépenser la moitié de sa fortune pour permettre à l’Homme de s’installer sur Mars?

On a donc, face à nous, l’homme le plus riche du monde (200 000 000 000 de dollars quand même) qui souhaite coloniser une autre planète. Est-ce le projet de la majorité de ses semblables en 2021? J’ai des doutes. Lui va y arriver. Je suis même certain qu’il va mourir là-bas. Mais ces 200 milliards ne pourraient-ils pas servir à autre chose?

Je décide de placer l’intrigue de mon roman en 2055. J’imagine un monde réaliste, pas si éloigné du nôtre, un avenir qui risque bien de se produire si on continue sur la même lancée. J’espère me tromper mais les évènements récents et ce qu’on appelle les signaux faibles ne sont pas très encourageants.

Dans ce contexte, quelle pourrait être la vie d’une adolescente?

La suite au prochain chapitre!

1 commentaire pour “Genèse d’un roman”

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