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[Test] L’objectif Samyang 135mm f/2 ED UMC

Samyang est une marque sud-coréenne qui présente la particularité de proposer des objectifs « bon marché » avec une grande ouverture. Son secret ? Ne pas intégrer d’automatisme (autofocus et diaphragme). Les efforts sont mis sur la qualité optique et la luminosité de ces objectifs. Même si j’en ai peu parlé sur ce blog, je possède le Samyang 14mm f/2.8 IF ED UMC depuis 2 ans et je l’utilise régulièrement pour mes photos « astro » ou de paysage. Très lumineux et très grand angle sur un plein format, c’est l’objectif idéal pour capturer la voie lactée ou un paysage nocturne.
J’ai eu l’opportunité de tester pendant plusieurs semaines le Samyang 135mm f/2 ED UMC et je vous propose de faire connaissance avec !

Test Samyang 135mm f2-15

Qualité de fabrication et ergonomie :

Pas de mauvaise surprise avec Samyang, la construction (essentiellement en métal) est propre et inspire confiance. L’objectif se met bien en place sur le boitier, les bagues (diaphragme et mise au point) sont fermes et précises. On regrettera un crantage avec des valeurs intermédiaires qui sont difficile à estimer, seules les valeurs « rondes » sont indiquées. La bague de mise au point est large et agréable au toucher.

Test Samyang 135mm f2-13
Seule petite ombre au tableau, le pare-soleil (fourni avec l’objectif) est bien fixé mais j’ai observé un peu de jeu entre les deux pièces. Quand on se déplace on entend un petit bruit, pas très agréable.

Test Samyang 135mm f2-14

Utilisation :

Autant j’aime beaucoup travailler avec mon 14mm f/2.8 autant ce 135mm ne m’a pas enthousiasmé. La mise au point manuelle avec ce type d’objectif est vraiment compliquée à faire notamment pour les grandes ouvertures. À f/2, la zone de netteté est courte, très courte ! A moins de disposer, d’une bonne vue (en tant que porteur de lunette je suis pénalisé), d’un bon viseur (celui de mon 6D n’est pas assez grand), il est très difficile de faire une mise au point correcte. Si en plus le sujet bouge, c’est mission impossible. Pour ma part, seule l’utilisation du liveview de mon boitier, et son grossissement x10 m’a permis de faire la mise au point de manière satisfaisante.
Donc à part une utilisation en portait posé, plutôt en studio sur un trépied, ou pour de la photo d’architecture, paysage, nature morte et avec un appareil en liveview, je trouve cet objectif peu polyvalent. Le téléobjectif sans autofocus me parait un concept délicat à défendre… même avec une excellente qualité d’image.

Avec un diaphragme manuel, faut-il utiliser le mode M ? La réponse est non, en tout cas avec un boitier Canon : on peut utiliser le mode priorité à l’ouverture. Il faut simplement régler l’ouverture avec la bague de l’objectif et l’exposition est déterminée automatiquement par le boitier. Par contre le mode priorité à la vitesse n’est évidemment pas utilisable. Sachez aussi que la fermeture du diaphragme assombrit l’image vue dans le viseur. Fermé à f/16, la visée est sombre… ce qui complique encore plus la mise au point. Il vaut mieux utiliser le mode liveview qui, en tout cas avec mon Canon 6D, corrige cette baisse de luminosité.

Qualité des images

Point de test de mise au point, l’objectif étant entièrement manuel ! Il faut donc faire soigneusement le point pour obtenir de belles images et tester la qualité optique.
Soyons francs : y compris à pleine ouverture (mais c’est encore mieux fermé d’un cran ou deux), le piqué au centre est juste exceptionnel. Je ne pense pas avoir essayé d’objectifs plus précis à grande ouverture depuis que je fais de la photo. Je n’ai décelé aucune aberration chromatique même à pleine ouverture. Par contre le vignettage est très important aux grandes ouvertures et décentré sur le modèle que j’ai testé. Ce défaut peut-être gênant pour un sujet placé sur un fond uni. Le vignettage n’étant pas centré, c’est également compliqué de le corriger parfaitement en post-production, sauf à se faire un profil de correction particulier. Je n’ai pas testé précisément les éventuelles distorsions mais sur les photos que j’ai pu prendre, je n’ai rien constaté de rédhibitoire.

Voici une petite série de photos pour illustrer mes propos avec quelques précisions techniques et des constats:

Test Samyang 135mm f2-3 Test Samyang 135mm f2-crop-2

Un piqué au top (crop à 100% sur le photo de droite)

Test Samyang 135mm f2-2 Test Samyang 135mm f2-crop-1

Encore un crop à 100%: aucune aberration chromatique!

Test Samyang 135mm f2-6

Encore un exemple de la bonne maitrise des aberrations chromatiques.

Test Samyang 135mm f2-9 Test Samyang 135mm f2-crop-3

Un dernier crop à 100% pour apprécier le piqué de ce 135mm

Test Samyang 135mm f2-5

Une distorsion négligeable

Test Samyang 135mm f2-11 Test Samyang 135mm f2-12

f/2 à gauche… f/8 à droite: un vignettage important et décentré…

Conclusion :

Vendu entre 400€ et 500€, ce Samyang 135mm f/2 ED UMC rentre en concurrence avec les versions Nikon et Canon proposées deux à trois fois plus cher. Pour ceux qui ont besoin d’un 135mm avec une grande ouverture, ce Samyang peut-être un bon choix si leur budget est serré et si leur pratique photographique ne nécessite pas l’utilisation d’un autofocus. De même, un possesseur de boitier au viseur lumineux, à la couverture la plus large possible, et au facteur d’agrandissement proche de 1, sera favorisé au moment de faire la mise au point.

Test Samyang 135mm f2-10

La zone de netteté est très courte à f/2!

Comme précisé ci-dessus, le piqué est vraiment très bon ! Le bokeh, circulaire, est également agréable, en particulier en arrière du sujet. Reste l’épineuse question du vignettage, important et surtout décentré… Serais-je tombé sur un mauvais exemplaire ?

Test Samyang 135mm f2-7

Un bokeh agréable 

Un bilan mi-figue mi-raisin donc, la niche des objectifs sans autofocus, explorée par Samyang trouve ici sa limite. On me rétorquera qu’autrefois on se passait bien de cet automatisme mais avec une visée télémétrique ou un stigmomètre la mise au point est rapide et facile à faire même à 135mm. Avec nos viseurs modernes, souvent étroits, peu lumineux et dépendant de l’électronique, la tâche est bien plus difficile. Autant, la profondeur de champ importante des objectifs grand-angle (à ouverture égale) permet une certaine approximation en termes de mise au point, autant avec le téléobjectif, il convient d’être d’une précision chirurgicale.

Après ce 135mm, je vous proposerai prochainement un test du 14mm f/2.8 de la marque !

Samyang 135mm f/2 ED UMC

436€
8.1

Qualité de fabrication

9.0/10

Ergonomie

7.0/10

Qualité optique

8.0/10

Rapport qualité/prix

8.5/10

Pros

  • Piqué de haut vol
  • Qualité de fabrication
  • Prix sympa

Cons

  • Vignettage à pleine ouverture
  • Mise au point laborieuse sans liveview

7 commentaires sur “[Test] L’objectif Samyang 135mm f/2 ED UMC”

  1. Autant j’ai été parfois tenté par les grands angles ou fisheyes de la marque, autant ce 135mm me laisse de marbre, aucune chance que je l’achète… Map manuelle à 135 mm ?!?!?! Je me demande bien qui se laisse tenter en vrai.

  2. Je suis équipé Nikon et franchement, à ce prix et vu la qualité d’image, je trouve ce Samyang 135mm f/2 excellent. Avec la puce pour la version Nikon la map est facilité grâce à l’indicateur en plus de permettre l’utilisation du mode vitesse. Par contre, c’est vrai que pour ceux équipés Canon, ne pas avoir accès à ces possibilités est plus handicapant (si je ne me trompe pas, Samyang commence à équiper leurs objectifs version Canon d’une puce, également).
    Bref, un 135mm f/2 à 500€ de meilleure qualité que la version Nikon et titillant la version Carl Zeiss (qui est aussi manuelle) pour 2 à 3 fois moins cher que ces dernières, je trouve que c’est une très bonne affaire. A moins que Sigma ne sorte, comme supposé dans beaucoup de rumeurs, un 135mm f/2 (voire f/1.8, je n’y crois pas trop mais certains l’annoncent) Art qui serait donc AF et peut-être stabilisé pour un prix autour des 1000€ et à condition qu’il suive la qualité d’image de la gamme, le Samyang me convient parfaitement.

  3. Bonjour,

    Je suis du même avis que Alex ayant aussi un Nikon simplifiant bien les choses semble t-il …
    Il est étonnant de la part de Samyang de ne pas proposer les mêmes prestations pour Canon.
    Avec un Sony A7R II et ses assistances d’aide à la map manuelle, son viseur 0.78x, on doit franchir une étape importante pour faciliter la mise au point car même avec un Nikon, on arrive à être dans les choux (35mm dans mon cas).
    Ce 135 va compléter mon sac et remplacera avantageusement, peut être, un excellent SuperTak M42 2.5

  4. Cet objectif ultra lumineux est intéressant pour les astronomes.
    Difficile de trouver mieux à ce niveau de prix.
    Il a été testé par Astronomie magazine (N°186 février 2016) et les conclusions sont bonnes.

    1. Exact Michel,
      dans les domaines où on est souvent sur trépied et où on a le temps de peaufiner sa prise de vue, il est redoutable pour son prix, avec pour l’astro une distorsion et une coma inexistantes.

  5. Ce Samyang 135/2 monté sur un Sony A7III est fabuleux ! Map facile avec la loupe et/ou le focus peaking (ça aide bien). De plus sur le Sony on peut activer la stabilisation ( en manuel pour 135mm) et ça, ça aide bien aussi. Piqué excellent.
    Reste le vignettage, le poids et l’encombrement, mais à 250€ en occaz, je n’ai pas hésité.
    Sur un 6D, bon courage pour la map à la mimine! J’ai eu un 6D avec des objo de 40 ans et la bague qui va bien ….Très compliqué d’avoir une image nette; contrairement à un Sony (et peut-être d’autres « hybrides »)
    Mon seul vrai reproche pour ce Sam 135/2, c’est la bague de map que je trouve un peu trop résistante. Mais il y a de grosses lentilles à déplacer.

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