Parmi tous les livres photos que je reçois, certains sortent de l’ordinaire : c’est le cas de « Mes photos où je veux, quand je veux! » puisque je connais bien les auteurs : Franky et Stéphane Giannilivigni que j’ai eu la chance de rencontrer il y a quelques années ! J’avais interwievé Franky il y a maintenant 6 ans alors qu’il démarrait le désormais célèbre Darth’s Blog ! Quant à Stéphane, nous avons fait connaissance plus récemment et il est devenu mon « hébergeur préféré » il y a quelques mois.
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai découvert leur livre, paru chez MA Editions au mois d’avril. J’étais au courant depuis quelques mois de sa sortie et Franky m’a même demandé d’écrire un article sur mon blog pour illustrer la partie de l’ouvrage qui traite de « l’effet maquette ». Ce que j’ai évidemment accepté avec joie !
Essayons tout de même de rester objectif ! J’ai lu ce livre en mettant de côté le fait que je connais les auteurs, en me plaçant dans la peau d’un photographe « débutant » … car c’est bien à ce public que ce livre s’adresse en priorité même si le photographe expert ou pro y piochera des petites astuces bien utiles.
Ce livre inaugure une nouvelle collection chez MA Editions, joliment nommée « Les yeux fermés » : il s’agit visiblement d’une collection « grand public » qui compte 2 livres (l’autre étant consacré à la vidéo) mais qui devrait s’étoffer rapidement avec par exemple un ouvrage sur les objets connectés. Le positionnement tarifaire est aussi étudié, à moins de 10€ le livre pour trouver une clientèle plus facilement.
En lisant simplement le titre, on comprend que la photographie sera le thème du livre mais difficile de deviner l’angle choisi avant de le parcourir. Si vous cherchez un livre qui vous enseignera la photographie, passez votre chemin.Tout le propos du livre consiste à décortiquer la photo numérique contemporaine. Il y a 15 ans, l’appareil numérique était une simple variation de son ancêtre argentique. On se contentait de déclencher, de récupérer les quelques photos de 2,3 mpix qu’on stockait sur son disque dur. Certains se risquaient à une impression mais avec un résultat médiocre…
Aujourd’hui, la photographie numérique a envahi le monde entier, les quelques photographes « argentiques » qui restent sont des extra-terrestre dans ce monde codé en 0 et 1. Savez-vous que 300 000 000 de photos (chiffres janvier 2014) sont postées chaque jour sur Facebook, que 2 000 000 000 de personnes auront un smartphone en 2015 et qui dit smartphone dit appareil photo. Si on imagine que la plupart des possesseurs d’iPhone ou autre Samsung se connecteront à un réseau social pour partager leurs selfies ou leurs photos de vacances, on a une idée assez juste de l’essor de la photographie numérique à l’échelle de la planète !
Et si tout semble simple à utiliser, que ce soit les appareils photos ou les medias numériques (réseaux sociaux, clouds…) le photographe amateur lambda peut vite se perdre parmi toutes les possibilités offertes par ces nouveaux outils. C’est là qu’un livre comme « Mes photos où je veux quand je veux » trouve sa place. Il propose un panorama de toutes les technologies et tendance actuelles avec les avantages, inconvénients, pièges à éviter et une multitude de petites astuces pour se frayer un chemin dans l’univers de la photo numérique.
Voici la table des matières qui devrait vous donner un bon aperçu de tous les thèmes abordés (cliquez dessus pour la voir en grand)
Mon avis sur ce livre :
Le concept est vraiment sympa : plutôt qu’un énième livre sur la technique photographique, Mes photos où je veux, quand je veux! propose un point de vue plus large qui va de la prise de vue, à l’apprentissage par l’utilisation intelligente des réseaux sociaux ou des forums, en passant par la généralisation du Cloud ou des applications photo. On apprécie particulièrement le positionnement des auteurs qui considèrent que l’utilisateur de smartphone est un photographe comme les autres… et un être intelligent qui peut apprendre seul si on le guide un peu. L’important est de se faire plaisir en prenant des photos, en les partageants et surtout en immortalisant tous les moments importants de la vie ! La technologie actuelle permet tout ça, autant en tirer le meilleur 😉
Son format quasi carré (18,8 x 15) est pratique, on dirait un peu un guide de voyage et on peut facilement le glisser dans son sac à main pour le lire dans le bus ou sur la terrasse d’un café.
En revanche, la qualité d’impression est un peu décevante : même si ce n’est pas un « beau » livre, on apprécierait une impression en couleur et avec plus nuances dans les contraste. Les photos originales qui illustrent le livre sont pour la plupart des photos de très grande qualité (du genre de celles qu’on obtient avec un moyen format numérique) et les voir réduite à l’état de vignettes en noir et blanc (avec peu de gris au milieu…) est vraiment dommage. Une impression en quadrichromie est plus onéreuse mais aurait été bienvenue…
Ceci étant, MPOJV est un excellent ouvrage, le texte étant heureusement suffisant pour en profiter ! Achetez-le avant de partir en vacances, il sera un compagnon parfait pour votre smartphone, votre compact ou votre reflex. Potassez le sur la plage ou à la montagne et ramenez les plus belles photos de vacances que vous ayez faites ! Vous saurez comment les retoucher, les améliorer, les stocker et les partager. Bref, vous deviendrez un photographe « numérique »
Avant de vous laisser à la lecture de ce livre, je vous propose une petite interview express de ses deux auteurs pour faire connaissance avec eux et découvrir le « making of « de MPOJV :
(En bleu, les réponses de Franky et en violet, celles de Stéphane)
Bonjour! Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter?
Je m’appelle Franky, je suis beau, grand, fort et musclé … heu … sinon, je suis photographe pro, formateur photo, auteur du Darth’s Blog et également auteur chez MA Edition (micro application) à mes heures perdues.
Moi c’est Stéphane, bien sûr plus fort et plus musclé que Franky, mais plus petit, bien que je sois le grand frère (rire). Je suis tombé dans l’informatique tout petit, j’ai publié sur divers support, forum, blog, etc…
D’où est venue l’idée d’écrire « Mes photos où je veux, quand je veux »?
En fait, mon éditeur sortait une nouvelle collection – Les yeux fermés -, ils nous ont demandé si on était intéressé par écrire un livre pour cette collection sur le thème de la photo. L’idée était d’orienter cet ouvrage de façon différente des autres livres photo, quelque chose de moins technique. Très vite, l’idée de faire un livre qui donne des clefs pour avancer, plutôt que des formules toutes faites nous est apparue comme pertinente. Le but, montrer les bonnes pistes à suivre et laisser le lecteur découvrir par lui-même. Comme il est écrit dans l’introduction : Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. C’est la ligne de ce livre.
Quel(s) public(s) visez-vous avec cet ouvrage?
On vise un public assez large, de façon étonnante, ce livre pourra aussi bien convenir à un néophyte de la photo qui commence à s’intéresser au sujet, qu’à un amateur moins habitué du net et qui voudrait découvrir comment évoluer et s’améliorer dans ce domaine. Le fait que le livre soit rédigé sur une ligne qui pousse à faire tout seul ses propres découvertes, fait de lui un ouvrage qui s’adapte un peu à tout le monde.
Quel est le concept principal de ce livre?
Le concept, c’est que la photo est un loisir pour tous, qui en réalité n’est pas si compliqué qu’il n’y parait de l’extérieur. Que quand on sait où et comment chercher, ça devient simple d’évoluer dans ce monde. Puis finalement, que l’important c’est de prendre du plaisir.
A l’heure où Internet regorge de sites, blogs, tutos, est-ce encore pertinent de proposer un livre?
Oui ! Celui-ci est d’autant plus pertinent qu’il fonctionne vraiment en parallèle de tous les sites que l’on peut trouver, vu que le lecteur est constamment renvoyé sur ce genre de structure, par exemple sur ton article très pertinent sur l’effet maquette.
Vous avez écrit ce livre à 4 mains. Quelle était votre méthode de travail?
Faire un gros trait au marqueur rouge sur le clavier, chacun sa zone …, mais non on a travaillé à deux mains, un jour Franky utilise la droite et moi la gauche et le lendemain on inverse, les premiers jours c’est assez compliqué, mais on s’habitue vite
Plus sérieusement, c’est un vrai travail collaboratif, on parle d’abord ensemble du chapitre, puis on fait un brouillon en commun, on peaufine les idées, puis finalement on écrit le chapitre final, et ensuite c’est à notre éditeur de le valider ou non, sinon, retour sur le métier et on fait les ajustements nécessaires.
On imagine mal le travail nécessaire pour écrire ce type de livre. 10h, 100h, 1000h?
On imagine mal aussi, car on n’a pas vraiment compté, mais disons qu’entre le moment où on a écrit les premiers mots et le moment où on a rendu l’original, trois mois se sont écoulés. Il faut dire que c’est un travail d’équipe. Déjà entre nous deux, car on écrit à quatre mains comme tu le soulignes, mais aussi entre nous et notre éditeur. Celui-ci nous suit tout au long de la phase de rédaction, nous apportant son soutien plein et entier, aussi bien pour la logistique que pour les très bons conseils. Bref, un gros travail tout de même.
Question subsidiaire: est-ce compliqué d’écrire à 2 même (ou surtout) si vous êtes frères?
En fait, non et le fait d’être frère à mon sens est une force, on a une vision commune, mais différente, on est très critique l’un envers l’autre, mais c’est une force. Personnellement, pour moi c’était une superbe expérience.
On a créé notre première boîte en 1998, on a toujours travaillé ensemble, on est un vieux couple… On a des idées communes, mais on a aussi des visions différentes, notre force c’est justement de savoir s’accorder.
Est-ce que ce livre ressemble à celui que vous aviez imaginé au début de son écriture?
Oui pour la partie rédaction, pour les illustrations, j’avoue une petite pointe de déception j’imaginais (malgré les avertissements de mon éditeur) qu’elle serait plus importante en taille, mais surtout de meilleure qualité. Cela n’enlève rien au livre dont le contenu écrit est bien plus important que les illustrations, mais en tant que photographe, forcément c’est une partie qui me touche plus.
Qu’est ce que ce « Mes photos où je veux, quand je veux » vous aura appris sur vous?
Pour moi, que je peux travailler en équipe. Je savais que je pouvais travailler avec mon frère, je fais ça depuis qu’on est petit, on a toujours été un binôme, c’est naturel, mais j’ai aussi toujours travaillé seul, sans personne pour me guider, j’ai donc appris à découvrir la force d’une collaboration à plusieurs, et j’avoue avoir été enchanté.
Franky a bien résumé, je rajouterais également que l’on apprend également à mieux communiquer, car régulièrement on doit tenir informé notre éditeur.
Quel sera le prochain livre écrit par les frères Giannilivigni?
Il y a beaucoup de projets, certains dépendent de l’actualité photo, un gros boîtier annoncé chez Canon, et c’est un livre dessus qui va sortir. Sinon, le prochain livre ne sera pas photo, mais tourné sur l’informatique … l’avantage de la double casquette, mais mon frère t’en parlera mieux que moi.
Pour le moment c’est encore confidentiel, mais je participe à deux projets Open Source ce sont encore des versions bêta , donc peu connu du public, mais avec un fort potentiel. J’ai également l’intention de lancer mon site, car cela fais des années que j’écris, et j’ai envie d’avoir mon chez-moi, mais on en reparlera quand tu présenteras mon nouveau blog à tout le monde … ;O)
Retour de ping : Mes photos, où je veux, quand je veux pa...