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Un photographe à la une: Sébastien Fanget

Sur Fotoforom, j’avais lancé une rubrique interview mais malgré le plaisir que j’avais à présenter des photographes blogueurs, je n’en ai pas réalisé autant que j’aurais voulu… Nouveau blog, nouvelles bonnes résolutions! Je relance donc cette rubrique sur Explorations Photographiques et je m’engage à vous proposer régulièrement de nouveaux portraits de photographes, pour la plupart blogueurs.

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On commence donc cette nouvelle rubrique avec Sébastien Fanget. J’ai rencontré Sébastien grâce à Twitter. Nous vivons à quelques kilomètres l’un de l’autre mais c’est un réseau social qui a permis cette rencontre 😉 Je suivais son actualité photo, lui aussi, et un jour où je me rendais au Festival Guitare en Scène de Saint-Julien, Sébastien, qui habite, à côté du site m’a gentiment proposé de passer boire une bière chez lui! On a sympathisé et depuis nous avons fait plusieurs sorties photos ensemble pour mon plus grand plaisir! Comment décrire Sébastien? Un grand type très sympa, avec des vraies valeurs et une véritable passion pour la photo! Bref, un gars à côté duquel on aurait tort de passer 😉

Mais assez causé, je lui laisse maintenant la parole!

Bonjour Sébastien!

Bonjour Marc 🙂

Peux-tu nous raconter comment tu as commencé la photo?

J’ai accompagné ma mère dans la chambre noire « Salle de Bains » quelque fois quand j’étais jeune pour suivre ce qu’était un développement et un tirage papier.
Vers la même époque, j’avais fait un peu de photo argentique dans le club photo du collège que je fréquentais, mais n’avais pas accroché plus que cela.

J’ai retenté le coup pour mes 18 ans en me faisant offrir un reflex (argentique à l’époque), mais j’ai eu pas mal de soucis en SAV avec celui-ci et du coup rien jusqu’en 2006…

… Mon premier reflex numérique (un D40x ^^ ) était commandé et j’ai commencé à me cultiver « Photo » sur le web.

Depuis je n’ai plus lâché et cette passion se fait grandissante (et dévorante) avec le temps…

Quand est-ce devenu une passion?

Assez tard donc : 2006

Qu’est ce qui te procure le plus de plaisir dans la photographie?

Quand tu appuies sur le déclencheur et que tu sais/sens qu’elle est bonne (ça n’arrive pas aussi souvent qu’il me siérait, mais qu’est-ce que c’est bon ^^)

Et le plus de difficultés?

2 choses me posent vraiment problème :

– prendre plus mon temps avant de commencer à shooter dans tous les sens

– me motiver à partir à 4h00 du mat’ dans le froid hivernal pour aller chercher ce satané lever de soleil (ou cette voie lactée par nouvelle lune)… surtout quand je suis tout seul pour la session. Un problème de photographe paysagiste je sais 😉

Quels sont tes styles de photos favoris? Chez les autres…. et chez toi…

Chez les autres comme pour moi, je n’ai pas réellement de style préféré. Il faut que la ou les photos me parlent, déclenchent une émotion, une réaction, quelque chose quoi !

Peux-tu nous présenter un peu ton matériel photo? Et pourquoi un tel équipement?

Ouah, ben on n’est pas arrivé tiens :

– Nikon D700 / D300s : boitier principal et secondaire en numérique 24×36. Mes outils de base

– Nikon F100 quand je me sens assez dingue pour remettre une pellicule 24×36 (ou quand je veux faire des poses trèèèèèèèèèèèèèèèès longues en astro)

– objectifs pour accompagner les 3, principalement de la focale fixe Ai-S (les vieux machins métalliques sans AF, sans VR, sans fioriture quoi !) :

– Samyang 14mm f/2.8 paysages, panoramiques « 360° »),

– Zeiss 25mm f/2.8 (nature en grand-angle, proxy, panoramiques)

– Nikkor 50 mm AF-S f/1.4 (ma seule focale fixe avec auto-focus, quasiment branchée en permanence sur le D300s ; je l’utilise pour tout),

– Nikkor 105 f/2.5 Ai-S (portrait),

– Nikkor 105 f/2.8 micro Ai-S (macro, surtout accompagné de son extender),

– Nikkor 135 f/2.8 Ai-S (portrait, une tuerie à PO),

– Nikkor 180 f/2.8 ED Ai-S (portrait / télé).

– Le “vilain petit canard” de l’histoire, c’est le Nikkor 70-300 (berk un zoom), que je n’utilise quasiment plus, mais qui m’a bien servi les premiers temps.

– Plein de vieux joujous en moyen format qui ont au moins 3 fois mon age :

– Semflex 6×6, parce que je suis un grand fan du 1×1 et que le principe de visée par au-dessus à l’envers me fait bien rire ; j’adore voir la tête des gens quand je sors photographier avec celui-là.

– Mamiya 645 1000s avec 3 focales (45mm pour le grand angle, 90mm en standard et un 150 pour le télé) ; c’était mon premier achat “moyen-format”, j’adore cette bestiole même si c’est relativement volumineux à trimballer.

– Voigtlander Bessa des années (19)20, je ne l’ai sorti qu’une fois pour l’instant tellement j’ai peur de l’abîmer. Mais des négatifs en 6×9 c’est impressionnant en tout cas !

– un sténopé « moyen-format » panoramique que j’ai fabriqué moi-même mais que je dois encore améliorer car le rendu n’est pas top (je dois avoir des reflets dans la chambre noire je pense)

En argentique, j’utilise principalement de la pellicule N&B Kodak TMAX, et un peu d’Ilford FP5 + quelques rares dia couleur en moyen format.
Je développe moi même les pellicules n&B et je scanne le tout avec mon Epson V550.

Tu es devenu photographe professionnel depuis quelques mois. Pourquoi cette démarche?

Au départ, c’était pour pouvoir vendre des tirages en respectant le plus possible “l’éthique” : je ne me voyais pas proposer des tirages “en vente” sans jouer le jeu vis-à-vis des professionnels, que ce soit en terme de droits d’auteur, de niveaux de prix, de cotisations sociales et autres charges ; je voulais à tout prix éviter de tomber dans de la concurrence déloyale.

Il s’avère que dans mon cas particulier, ce statut d’auteur photographe pose problème, étant donné que cela reste une activité accessoire et que j’ai un travail à temps complet à Genève (on verra bien d’ici quelques semaines les conclusions de cette histoire, j’en parlerais sûrement sur mon site en temps voulu)

Quels conseils donnerais-tu à un photographe débutant?

Allez je te mets un Top 5 :

– Lire beaucoup (de la technique photo, mais aussi des livres plus “sciences molles” autour de la photo comme ce que peut faire un David Duchemin ou une Anne-Laure Jacquard) et bien sûr pas que de la lecture photo ; j’aime bien l’idée de faire travailler les capacités d’imagination de mon cerveau avec des romans 🙂

– Regarder / analyser beaucoup de photos, peintures, oeuvres d’art

– Shooter le plus souvent et le plus régulièrement possible

– Réfléchir AVANT d’appuyer (idéalement s’accompagne d’un passage au mode M pour être sûr de penser aux réglages avant de déclencher 😈 )

– lire INTÉGRALEMENT SES MANUELS avec l’appareil sur les genoux pour pouvoir essayer tout ce qui est écrit AVANT MÊME la première sortie avec le matériel

Et un bonus : ouvrir les yeux en permanence à l’affût d’une photo, surtout quand on n’a pas son matériel photo, on s’entraîne sans : quel cadrage ? avec quelle focale ? Quelle ouverture ? Temps de pose ? et surtout : pour dire quoi ? comment ?

Quelle est la place du photoblog dans ton travail photographique?

Je ne sais pas, c’est peut-être un peu bateau, mais je dirais une vitrine quand même ; le but est de proposer mon travail au public, alors l’avantage d’un site Internet est qu’on peut facilement montrer son travail à tout le monde (enfin en tout cas à ceux qui daigneront faire un tour par là ^^)

Peux-tu nous parler de tes projets photographiques?

J’ai plein d’idées de projets, de choses que j’ai envie de faire, mais là je t’avoue que depuis quelques semaines et pendant encore quelques-unes supplémentaires, j’ai mis la photo un peu en sommeil, tant que je n’ai pas clarifié ma situation de photographe avec mon employeur principal : je veux éviter de tendre le bâton pour me faire battre.

Tout d’abord j’ai une série en cours que je veux continuer : “la valse des mondes”, la série de panoramiques en format “Planètes” que j’avais exposée aux dernières Rencontres Photo du Genevois. Simplement je vais maintenant devoir élargir un peu mon champ d’action et profiter de différents voyages pour ajouter des planètes d’autres lieux intéressants.

Ensuite le thème des prochaines Rencontres Photos du Genevois (“Sur la Route”) me parle et m’a donné envie de faire une sorte de road-trip photo sur la route des Grandes Alpes, mais je n’ai encore rien de plus précis à l’heure actuelle : j’en suis à l’étape “lecture” sur la route des Grandes Alpes, ça me permettra de canaliser un peu pour la suite 😉

Sinon, depuis qu’on a essayé la photo astro et le timelapse ensemble, j’ai envie de faire quelque chose autour de cela, mais je dois travailler un peu sur de la reconnaissance de spots avant d’attaquer réellement.

Et plein d’autres choses plus ou moins matures, mais je préfère en parler une fois que c’est fait, c’est plus simple ^^

Et pour terminer, peux-tu nous présenter ta photo préférée et nous raconter son histoire?

Ça c’est ce que j’appelle la question “de-la-mort-qui-tue” 😉

Très difficile d’en choisir une, car j’en ai plusieurs qui me parlent beaucoup pour différentes raisons.

Allez, pour le coup je vais choisir “Fly me to the Sun” :

L’histoire de cette photo est relativement simple finalement :

J’étais en vacances à Porquerolles (enfin un week-end prolongé) et j’avais préparé un peu les endroits où je voulais aller faire des clichés pendant ces quelques jours. J’avais notamment repéré la plage du grand langoustier à l’extrémité ouest de l’île, qui pouvait donner quelque chose de sympa au coucher de soleil avec une perspective potentiellement intéressante à exploiter.

Une fois arrivé sur place, j’ai installé le trépied et l’ultra-grand-angle et j’ai fait quelques photos paysages et autres panoramiques. C’est là que j’ai aperçu tout au bout un groupe impressionnant d’oiseaux (vu la lumière et la distance, je n’ai pas pu les identifier ! Goéland ? Mouettes ? …), et j’ai rapidement monté mon télé sur le boitier.
Bien m’en a pris, puisque c’est à ce moment là que tout le groupe s’est envolé, le temps que j’allume le boitier et que je le pointe vers l’endroit d’où les oiseaux prenaient leur envol, il n’en restait plus beaucoup et j’ai déclenché une seule petite rafale de 4 ou 5 photos.

Je savais avant de regarder l’écran de contrôle que j’aurais quelque chose de sympa, mais je ne pensais pas arriver à cela non plus : les couleurs étaient géniales “out of the box” et quand j’ai vu sur cette photo l’oiseau en ombre chinoise juste en face du soleil couchant, le titre de la photo m’est venu immédiatement : “Fly me to the sun” (c’est évidemment un hommage à Mr Frank Sinatra et son “Fly me to the Moon”)

Pour l’anecdote, c’est la seule photo perso que j’ai actuellement fait tirer en grand format sur du papier d’art… Le résultat est magnifique… Mais mes chats ont également bien aimé l’ombre chinoise de l’oiseau et se sont acharnés sur le tirage… Je n’aurais pas du le laisser traîner après l’avoir montré 😉

Pour suivre l’actualité photographique de Sébastien, je vous invite à suivre son blog ou à le suivre sur Twitter ou sur Facebook.

A  bientôt pour une nouvelle interview de photographe 😉

18 commentaires sur “Un photographe à la une: Sébastien Fanget”

  1. Quel plaisir de découvrir le portrait d’un bloggueur que je suis régulièrement.

    Merci de partager ces moments avec nous, et de superbes photos également.

    Sans compter une liste de matériel impressionnante. Le choix doit être difficile avant de partir sur le terrain car je suppose que le sac ne doit pas être assez grand pour tout contenir, sans compter le poids du matériel ?

    Aymeric

    1. Merci 😳
      Pour le matos, c’est tout le problème (et le charme) des focales fixes si tu veux couvrir un range sympa.
      J’essaie de prendre le plus possible de matos en fonction de ce que je dois faire comme sortie (celle au lac Bénit, je n’ai pas pris grand chose en matériel photo : D700+14mm ; il faut dire que je partais pour du timelapse astro et que j’étais déjà bien chargé par ailleurs ^^ ).
      Par contre c’est vrai que je prends rarement à la fois de l’argentique et du numérique, si je pars dans un trip Moyen-Format je pars « léger » (bon le 645 + 3 objos c’est moyennement léger je te l’accorde) et ciblé. Il n’y a pas beaucoup de poses et la pellicule MF ce n’est pas donné, ca aide forcément à réfléchir avant de déclencher ^^

  2. Très sympa cette interview, et bon sang, mais quel matos de malaaaaaaaaade! 🙂 ça fait plaisir d’en apprendre un peu plus sur les personnes que l’on suit au travers de Twitter. 🙂

    1. J’aime bien aussi ce principe de l’interview… On en apprend effectivement un peu plus sur ces blogueurs « virtuels ». Et toi, tu as bossé sur ton interview? 😉

    2. Oui mais ce n’est pas le matos qui fait la photo ^^
      … Surtout quand tu n’as pas de cellule, pas d’autofocus, un viseur « pourri » (bon pas dans le Mamiya :love: ) et que le mode M est la seule manière de régler l’appareil.
      (C’est un peu le pourquoi du comment j’ai acheté autant de très vieux matériel, en plus bien sûr de l’aspect « collection » de beaux objets fonctionnels)

  3. Et bien je suis comme bien d’autres « collègues » de commentaires, je suis vraiment ravie d’en apprendre plus sur Sébastien, et moi, il m’est très très sympathique surtout pour « la petite clope avant la montée ». Comme quoi, les affinités peuvent tenir à un fil mais être ô combien fortes 🙂 Ô bien sûr, il n’y a pas que ça, mais c’est un truc entre Sébastien et moi 🙂

    1. Fumeuse également ?
      Je me sens moins seul, et promis j’aurais une pensée pour toi avant d’attaquer ma prochaine randonnée une clope au bec 😉
      Merci de ton comm’ en tout cas 🙂

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