Michel Stefanini m’a contacté via le formulaire de contact pour me présenter son dernier ouvrage. Il a eu la gentillesse de m’en envoyer un exemplaire. Comme avec le livre de Matthieu Raffard, me voici, le temps d’un article dans la peau d’un critique de livre !
Michel Stefanini se définit comme un plasticien. Scuplture, peinture, photographie, calligraphie et poésie sont ses différents moyens d’expression. Commandes publiques, œuvres personnelles, chacune de ses œuvres emprunte de multiples voies. Je vous invite à découvrir son travail sur son site internet.
L’œuvre que je vous présente aujourd’hui prend la forme d’un livre. Un livre à l’image du travail de Michel Stefanini : multiforme. Photo, calligraphie et poésie se mêlent pour donner un ouvrage singulier et riche.
« Il vient d’en-bas… Chaud, puissant, palpable. Celui qui broute le désert, et nous inonde de rouge. Le sable de plage jubile, sa venue l’enchante, il palpite, se rue… une urgence sensuelle. Ils vont mêler leurs grains dans une orgie douloureuse, brutale. La rencontre des sables humides de sperme de pluie et d’ovules marins… d’ovules de sel : blancs, ocres. La silice s’incruste tenace, prégnante, liant de ces fluides insoumis qui traversent la mer. Mon amour comme je t’aime, comme tes gris sont colorés, qui les voit ? Qui est équipé des filtres indispensables ? Qui prend au mot tes longueurs d’onde… couleurs de sable… vagues de mer, je t’aime… je viens d’en-bas, chaud, puissant, palpable ». Extrait de « Salin1 »
Michel Stefanini s’est inspiré de son environnement, des lieux qu’il fréquente et aime, des gens qu’il croise pour nous emmener dans une réflexion poétique sur la vie. Chaque texte est illustré d’une photo… à moins que ce ne soit l’inverse. Chaque photo est ornée d’une calligraphie colorée mais discrète. Michel Stefanini nous offre une poésie brute, vivante et bruyante. A la lecture de son texte « Vent 1 », on entend bien sûr les mots, les phrases… mais surtout on entend, on sent le vent, ce mistral que seuls ceux qui connaissent le sud ont déjà ressenti.
Le livre de Michel Stefanini est dense, il ne se lit pas d’une traite comme un roman policier. Il se déguste comme un bon café. On en boit une gorgée, on repose la tasse sur la table, on profite de l’instant présent et on en avale une autre gorgée. Les photos sont un peu l’opposé des textes. Très sobres et dépouillées, comme réduites à l’essentiel. Une plage, un ciel, un arbre, des motifs qui se répètent ou se reflètent soulignés d’un délicat trait de calligraphie. Entre les deux… le lecteur se promène…
« Paysages ordinaires » est une ode à la vie, à la vie quotidienne, aux instants magiques, à la beauté du monde qui nous entoure, un livre à consommer, donc, sans modération.
Pour en savoir plus, le site internet de Michel Stefanini